Pour beaucoup, la lecture des “classiques” de la littérature est un plus ou moins lointain et plus ou moins heureux souvenir de bac de français. À travers les cours de la série “(Re)lire la littérature”, Victor Kandelaft vous invite à découvrir ce que la littérature a encore à nous dire et comment les “classiques” peuvent-ils encore nous éclairer.

Hors des sentiers académiques et derrière les grands classiques de la littérature occidentale se trouvent des réponses à nos propres questions contemporaines, comme autant de clés de lecture de notre modernité, de la sexualité à l’écologie en passant par le genre, la censure ou le simple fait d’exister. À travers un voyage original, il s’agit à chaque séance de (re)découvrir la richesse des classiques littéraires, dans leurs forces et leurs enjeux, afin de dresser une histoire pop et dynamique de la littérature qui éclaire notre présent à sa manière.

Sulfureux, classique et cruel : Madame Bovary marque profondément l’histoire littéraire, au point d’être à l’origine d’un concept psychologique et d’épuiser les lycéen-ne-s depuis six générations. Condamnée ou pardonnée, l’héroïne de Flaubert n’en reste pas moins une figure essentielle de la littérature, aussi complexe que désespérante. Mais que raconte-t-elle finalement ? Entre questions sexuelles et problèmes existentiels, il s’agit de voir comment Flaubert questionne l’un des sentiments les plus difficiles à éprouver : la détresse.

Qu’est-ce que l’absurde ? Le soleil d’Alger, un crime et une dose de mépris : c’est ce qu’il a fallu à Camus pour y répondre, dans l’un des romans les plus existentiels du XXe siècle. Parangon de la froideur et modèle anti-social, Meursault n’en finit pas d’intriguer par son inadéquation. Entre la critique de l’individualisme, la difficulté d’être et l’incapacité de comprendre la société, Camus aborde, entre philosophie et littérature, la crise de sens qui caractérise la modernité occidentale (et dans laquelle nous sommes peut-être encore...)

Notre modernité a-t-elle révolutionné l’amour ? Chef d’œuvre du genre épistolaire, ouvrage majeur du XVIIIe siècle aussi influent que censuré, Les liaisons dangereuses ont fait date dans l’histoire du concept de «libertinage ». Une œuvre totale qui, au-delà même de son aspect moralement scandaleux, contient toutes les nuances de la palettes de l’amour, du jeu à la perversion en passant par le narcissisme et la manipulation. Une bible de l’amour 2.0, signée Laclos.

Victor Kandelaft est normalien et titulaire d'un double master en littérature à l'École Normale Supérieure de Paris et la Sorbonne. Il a crée et co-organisé le cycle de conférences "Beyoncé : nuances d'une icône culturelle" à l'ENS Ulm (2022-2023), a travaillé pour Radio France (France Culture, France Inter) et le Palais de Tokyo.